Lorsque Maurice obtint son indépendance le 12 mars 1968, le pays hérita d’infrastructures de base datant de l’époque coloniale et dut relever un immense défi : construire son propre avenir. Sous la direction de Sir Seewoosagur Ramgoolam, le premier gouvernement mauricien mit l’accent sur un développement concret et essentiel. L’objectif était de moderniser l’île et de poser les fondations du progrès en améliorant les routes, l’aéroport et le port. Ces projets visaient à faciliter la circulation des personnes, des biens et des idées à travers le pays et au-delà de ses frontières.
L’amélioration des liaisons aériennes fut l’une des premières priorités. L’aéroport de Plaisance, plus tard rebaptisé aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam, avait été construit pendant la Seconde Guerre mondiale comme base aérienne. Après l’indépendance, il devint la principale porte d’entrée du pays. Avec l’essor du tourisme et des échanges commerciaux dans les années 1960 et 1970, le gouvernement entreprit de moderniser les installations et de renforcer les accès routiers vers l’aéroport, afin de permettre à Maurice d’accueillir davantage de visiteurs et de consolider ses liens économiques avec le monde.

Le port de Port-Louis était déjà le cœur du commerce mauricien. Au début des années 1970, il traitait d’importants volumes de sucre et d’autres produits essentiels à l’économie. Dans la volonté de diversifier ses activités au-delà du sucre, le pays engagea la modernisation progressive du port pour accueillir des navires plus grands et un trafic plus dense. Ces améliorations jouèrent un rôle clé dans la transformation de Maurice, passée d’une économie essentiellement agricole à une économie plus ouverte et diversifiée.

Le développement du réseau routier fut également une étape cruciale. Les chemins de fer ayant disparu, les routes devinrent les principales artères de l’île. Le gouvernement investit dans la réhabilitation des axes principaux et la construction d’autoroutes reliant les villes, les villages et les zones portuaires. Vers le milieu des années 1970, une voie express d’une quinzaine de kilomètres reliant Port-Louis au sud fut achevée, marquant une avancée importante. Ces routes permirent aux communautés rurales d’accéder plus facilement aux marchés et favorisèrent la mobilité des habitants à travers l’île.
Ces projets, bien que modestes à première vue, représentaient les premiers pas d’une jeune nation désireuse d’avancer par ses propres moyens. Ils symbolisaient le progrès, l’unité et l’espoir. Les premières années de l’indépendance ont ainsi jeté les bases physiques et humaines de la Maurice d’aujourd’hui : une île connectée, tournée vers l’avenir et fière de sa liberté.
